MARS 1594.                               629
il n'y eu avoit pas trois cents qui fussent des Seize.
En ceste procession, un de ceux qui portoit la chasse, nommé Gaverri, fust oui prier Dieu tout haut, la be­noiste vierge Marie, tous les saints et saintes de para­dis, et specialement madame sainte Genevieve, qu'ils lui fissent la grace, avant que mourir, de voir pendre lea Seize et faire une bonne paix. Ge que les prédica­teurs n'oublièrent en leurs sermons, et specialement Boucher, qui l'accoustra le lendemain de toutes ses façons, recitant en sa chaize les susdits propos, des­quels il dit qu'on informoit.
Ge jour, aprés disner, madame de Montpensier com­muniqua hors la porte Saint-Antoine, sur le pavé, bien cinq quarts d'heure durant avec M. de Belin : dont les Seize prirent nouvelle allarme, mais sans cause. . Le vendredi 18 de ce mois, Guarinus continuant ses serinons invectifs contre le Bearnois et les politi­ques, dit qu'à Saint-Denis la boucherie estoit ouverte; que le Bearnois mangeoib tous les jours de la chair tout publiquement ; et que les politiques à Paris en eussent volontiers mangé au lieu de pois, s'ils en eussent eu. Dit qu'il, avoit appr» j d'un qui avoit veu disner à Saint-Demi* le jour de devant le Bearnois, qu'il avoit avallé à l'entrée de table six moiàux d'oeufs; puis on lui avoit servi d'un quartier de chevreau, dont il avoit trés bien mangé; puis un chapon, qu'il avoit mangé tout entier jusques aux os. Sur quoi un politique, qui estoit à ce beau sermon, dit à un- autre qui estoit prés de lui ..* « Ge meschant Bearnois donc, tout excommunié qu'il « est, se porte bien
Ge jour, des Portes Beuvilliers, muni d'un bon pas. seporit du Roi,et tel qu'il avoit voulu, enleva tout ce
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